Mais viendront-ils ?... ceux pour qui je symbolise une culture, me protègeront-ils des surexcités qui m'ont désigné comme cible ... semble dire le Nimeno de bronze ...
Combien serons nous ? 300 ... 500 ... 1000... il faudrait que l'on soit mille ...Ce serait bien pour marquer le coup ... Est-ce que l'aficion répondra à l'appel ? Se sent-elle impliquée par les diverses attaques organisées par les écolos-terroristes à Nîmes et à Rodilhan très récemment ? Voilà les questions que l'on se posait après deux heures de route et en déambulant dans les ruelles piétonnes pour passer un tour de petite aiguille sur l'heure du rassemblement.
En traversant le parvis tout à l'heure pas de signe particulier de manifestation évidente, pas grand monde dans les rues, Nîmes vit au rythme de l'automne ce qui surprend toujours un visiteur qui foule le pavé nîmois seulement lors des férias. Il est 19h, on va commencer à s'approcher de la statue de l'autre côté ... pour voir.
A vingt minutes de l'heure H un groupe de trois cent aficionados est déjà groupé, enfin des semblables ... on serre des mains... on échange quelques paroles tandis d'autres approchent au bout de la place ...
Petit à petit, solitaires ou en petits groupes, le pas tranquille et assuré, des piétons cheminent vers le lieu. La nuit se prépare, la lumière du jour laisse la place aux lueurs de l'éclairage public, et les silhouettes sombres continuent à converger ...
19h20 . La statue de Nimeno II est bien entourée, l'atmosphère se détend on entend ici et là un éclat de rire et on note des sourires dans les retrouvailles. Ils sont venus ! on n'est pas seuls ! et ils se pressent encore, ce soir la solidarité a rendez-vous avec le symbole ...
Il fait sombre, c'est l'heure on ne note les visages qu'aux flashs des photographes et aux portables qui s'animent comme des lucioles. Sur le côté on aperçoit des écharpes tricolores qui bougent, des élus sont là et la foule se met naturellement en place autour des barrières entourant Nimeno, ils sont maintenant plus de 2000 ... impossible de compter ... çà y est des écharpes s'approchent du couloir improvisé ... le dépot de fleurs va commencer ...... Le maire de Nîmes a ouvert ce qui prend la forme d'une procession silencieuse, les premiers oeillets rouges sont déposés un à un, par un cortège imposant d'élus où l'on reconnait des maires de villes et villages taurins.
Pendant près d'une heure, dans le silence et le recueillement vont suivre sans interruption des aficionados parmi lesquels on reconnaitra des professionnels et des acteurs de l'aficion mais surtout une majorité d'un public désireux de marquer de sa présence une soirée dédiée aussi à sa liberté de culture.
Sans artifices, sans slogans et sans banderoles, avec la tenue et le respect qui lui est propre, le peuple du toro a tenu à effacer l'outrage perpétré par les vrais barbares sur la statue du plus célèbre des nimois en recouvrant sa cape de milliers d'oeillets rouges. Nous souhaitons tous y compris au CMTTF que la "réplique des oeillets" soit aussi un rassemblement à retenir par les pouvoirs publics de manière à ce que les actions de commandos illégales soient réprimées comme il se doit à l'avenir. Nous devrons désormais être vigilants et nous mobiliser quand il faut.
Notre article: NIMES : La liberté culturelle agressée par la haine ! ...
Photos Chicot Daniel et Coelho Manuel